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Après le discours du Chef de l’Etat :

[rouge]Ettajdid appelle à la constitution d’un "Conseil permanent pour le développement politique et la consolidation du pluralisme"[/rouge]

samedi 13 novembre 2010

Déclaration du Mouvement Ettajdid à propos du discours du Chef de l’Etat

Suite au discours prononcé par le Chef de l’Etat à l’occasion de la commémoration du 7 Novembre, et tout en notant que le Président de la République n’a pas conforté la campagne d’adjuration pour un sixième mandat et que son discours a montré l’intérêt particulier que porte le Chef de l’Etat à la question des réformes politiques et sa détermination à engager la question de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme vers sa solution, le Mouvement Ettajdid affirme, une fois encore, qu’il y a une nécessité impérieuse pour notre pays d’un dialogue national sérieux et franc, auquel participeraient, à côté du pouvoir, l’ensemble des composantes politiques, sans exclusive et sur un pied d’égalité, dans le but d’aboutir à une réforme politique globale qui rompe avec les pratiques anciennes dans la gestion des affaires publiques -en particulier avec la voie de la fermeture et de l’autoritarisme qui fait perdre leur crédibilité aux élections et confine le pluralisme dans un cadre purement formel- et ce en vue d’instaurer un système politique permettant une participation effective et ouvrant une page nouvelle dans l’histoire de notre pays.

Dans ce contexte, le Mouvement considère que la proposition d’instituer une rencontre périodique des partis représentés au Parlement ne répond aucunement à cette nécessité impérieuse et ce, non seulement parce quelle poursuit la logique de l’exclusion, mais aussi et surtout parce que l’instauration d’un cadre de concertation entre les partis politiques n’est pas du ressort de l’Etat, mais devrait émaner de leur propre décision indépendante. De plus, une telle rencontre ne pourrait se substituer au cadre de dialogue que nous préconisons et qui ne saurait être, dans sa composition et ses attributions, en deçà de ce que la scène politique nationale a connu à la fin des années 80 et au début des années 90 du siècle dernier.

Aussi, le Mouvement Ettajdid appelle-t-il à la constitution d’un « conseil permanent pour le développement politique et la consolidation du pluralisme » qui se réunisse périodiquement sous la présidence du Premier ministre et auquel participeraient tous les partis reconnus, ainsi que les organisations et les associations indépendantes et dont la tâche première serait de délibérer sur les réformes fondamentales qui doivent être apportées au système électoral afin de garantir, pour les prochaines échéances, de véritables élections, honnêtes et transparentes.

Vu que la question de la supervision des élections constitue l’axe principal de toute réforme réelle du système électoral, le Mouvement Ettajdid renouvelle son appel pour la création d’une commission nationale indépendante, dont la composition fasse l’objet d’un accord préalable et dont la neutralité et l’objectivité soient garanties, ayant pour tâche de veiller aux différentes étapes du processus électoral. Une telle tâche est essentielle et dépasse le simple rôle d’observatoire, dont l’effet positif sur le déroulement des élections reste limité, tant que la décision demeure, en premier et dernier ressorts, entre les mains du ministère de l’intérieur, c’est-à-dire du pouvoir exécutif et du parti au pouvoir.

En ce qui concerne l’information, le Mouvement Ettajdid - tout en se félicitant de la levée de l’exception dont il était jusqu’ici victime dans la composition du Conseil supérieur de la communication ainsi que du souci du chef de l’Etat d’élargir la participation des partis politiques et des personnalités nationales aux programmes de débats à la télévision et à la radio, et en demandant que soit mis fin à l’exclusive qui l’écarte, ainsi que les partis d’opposition et les autres organisations indépendantes, des média publics - est convaincu que, pour garantir la liberté d’opinion et d’expression et le droit de publier librement des journaux et de créer des stations de radio et de télévision sur un pied d’égalité, loin de tout favoritisme ou népotisme, il est indispensable de procéder à une refonte fondamentale du Code de la presse actuel et à une révision radicale de la composition et des attributions du Conseil supérieur de la Communication afin d’en faire un organisme indépendant de toutes les parties, y compris le pouvoir.

D’autre part, le Mouvement insiste, encore une fois, sur la nécessité de mettre fin à toute forme de discrimination entre les partis d’opposition et demande que ces derniers soient représentés dans tous les comités consultatifs, y compris le Conseil économique et social, et que la subvention de l’Etat soit accordée à tous les partis et à leurs journaux, indépendamment de la présence ou de l’absence de représentants de ces partis au parlement.

Tunis, le 8 novembre 2010

p. le Mouvement Ettajdid

Le premier Secrétaire : Ahmed Brahim